Oser partir seule
Je devais simplement partir trois semaines au Vietnam.
Un voyage comme une parenthèse, prévu pendant les vacances de mon travail.
À ce moment-là, je n’avais pas l’intention de changer de vie.
Je ressentais juste le besoin de m’éloigner un peu de mon quotidien, de respirer, de prendre du recul.
Sans forcément savoir pourquoi, quelque chose en moi appelait au changement.
Avant de partir, ma vie était stable.
Un travail, une routine, une certaine sécurité.
Et pourtant, je n’étais pas heureuse.
Pas profondément malheureuse non plus.
Plutôt dans cet entre-deux difficile à expliquer, où l’on continue d’avancer sans se sentir pleinement à sa place.
Cet état de : tout va bien, mais rien ne va vraiment.
Je me levais chaque matin avec une sensation étrange :
celle de vivre une vie qui ne me ressemblait plus tout à fait,
malgré le cadre magique de la vallée de Saint-Gervais-les-Bains.
Je n’avais pas de réponses.
Je savais seulement que continuer ainsi me fatiguait intérieurement.
C’est dans cet état d’esprit que j’ai réservé un voyage de trois semaines au Vietnam.
Au départ, ce n’était qu’un voyage.
Pas un projet de transformation, pas une rupture avec ma vie d’avant.
Mais avant même de monter dans l’avion, j’ai pris une décision importante : j’ai quitté mon travail.
Pas sur un coup de tête.
C’était le résultat de beaucoup de questionnements, de doutes, de cette fatigue silencieuse qui ne me quittait plus.
Je ne savais pas ce que je ferais ensuite.
Je savais seulement que je ne voulais plus continuer ainsi.
Une fois arrivée au Vietnam, le rythme a changé presque naturellement.
Les journées étaient plus simples.
Les pensées moins envahissantes.
Je n’avais rien à prouver, rien à décider immédiatement.
Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais présente à ma propre vie.
Ce voyage ne m’a pas donné de grandes réponses immédiates.
Il m’a surtout offert quelque chose de précieux : de l’espace.
« Laisser les choses se faire »
Jour après jour, je me suis reconnectée à moi-même>
Sans agenda.
Sans objectif précis.
Sans cette pression constante de devoir savoir ce que je voulais faire “plus tard”.
Puis, une idée s’est installée doucement : « et si je n’étais pas prête à rentrer ? »
Pas parce que je fuyais quelque chose,
mais parce que je me sentais enfin alignée avec ce que je vivais.
Je n’avais aucun plan.
Aucune destination précise.
Aucune certitude.
Mais pour la première fois, cette absence de contrôle ne m’angoissait pas.
Ce voyage ne s’est pas construit sur une organisation parfaite.
Il s’est construit à travers les rencontres.
Des personnes croisées par hasard,
des connections profondes,
des moments simples qui ont façonné la suite.
Chaque rencontre a influencé mon chemin, sans que rien ne soit forcé.
À ce moment-là, je ne savais pas ce que serait la suite.
Mais j’ai choisi de faire confiance.
Confiance en la vie.
Confiance dans les rencontres.
Confiance dans le fait que le chemin se construirait pas à pas.
Pourquoi je raconte je te raconte tout ça ?
Je ne raconte pas cette histoire pour encourager qui que ce soit à tout quitter.
Voyager seule ne signifie pas fuir sa vie.
Parfois, partir quelques jours ou quelques semaines suffit à se recentrer, à prendre du recul, à s’écouter davantage.
Si tu lis ces lignes et que quelque chose résonne en toi, sache une chose : c’est normal.
Hésiter ne signifie pas manquer de courage.
Avoir peur ne signifie pas ne pas être capable.
Voyager seule peut commencer simplement.
Un week-end.
Quelques jours.
Une première expérience.
Ce premier pas n’a pas besoin d’être parfait.
Il a juste besoin d’exister.
« Tu n’es pas seule »
Même si l’on parle de voyage solo, tu n’as pas à tout faire seule.
Si tu as des questions, des doutes, ou simplement besoin d’échanger, je saurai être un soutien pour toi.
Je ne suis pas une experte, je suis une femme qui est passée par là et qui comprend ces hésitations.
Tu n’as pas besoin d’être prête.
Tu n’as pas besoin d’avoir toutes les réponses.
Tu as juste besoin de t’autoriser à essayer.
Parfois, le voyage commence bien avant le départ.
Merci.